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Les satellites et autres moyens de géolocalisation

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Publié le 01/08/2018
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Les satellites en Afrique

En raison de ses ressources considérables, l’Afrique attire les investisseurs et fait l’objet de nombreux projets technologiques notamment en matière satellitaire.

Les technologies satellitaires constituent un secteur en plein essor, en raison de leurs capacités à participer au progrès économique et à pouvoir anticiper et résoudre certains problèmes sanitaires, écologiques, météorologiques.

Trois étapes marquent un tournant dans l’histoire des technologies satellitaires en Afrique.

Le premier satellite conçu et réalisé intégralement par des africains

« Ce jour marque une autre étape dans les efforts fait par notre pays pour résoudre des problèmes nationaux par le biais des technologies spatiales« .

C’est en ces mots que le Président Goodluck Jonathan salue la politique spatiale du Nigéria qui a permis en 2003 le lancement du premier satellite de ce pays, le NigeriaSat-1.

En sus, grâce à l’accord entre l’Agence nationale de recherche et développement de l’espace, et Surrey Satellite Technology Ltd, le Nigéria est le premier pays à créer un satellite intégralement conçu et réalisé par des africains, dénommé « NigeriaSat-X ».

Ce satellite a pour objectif de répondre aux problématiques locales, telle que la gestion des ressources. La cartographie du pays présenté par le satellite permet de surveiller les cultures et ainsi de contribuer à la sécurité alimentaire. Plus encore, ce satellite permettra aux scientifiques d’anticiper les catastrophes naturelles et météorologiques, afin de protéger la population locale.

Dans cette quête au développement, l’Afrique a mis en place une feuille de route visant deux objectifs, celui de fabriquer un satellite au Nigeria entre 2018 et 2030, et d’explorer la lune d’ici 2030.

Un satellite en réponse à la menace des grandes sécheresses, pollutions marines ou exploitation forestières

Afin de répondre aux défis environnementaux africains, un projet de création d’un satellite au cœur de la commune de Ntoum est né en 2007 lors des négociations internationales sur le climat.

Ageos, l’agence gabonaise d’études et d’observation spatiale fondatrice du projet, est fière d’annoncer que l’Afrique va pouvoir disposer d’analyse extrêmement précise du sol africain sur un rayon de 2800 km du Sahara à l’Afrique australe, grâce aux images captées par le satellite.

Ce projet ambitieux répond à trois problématiques, celle de mieux protéger la forêt équatoriale des grandes sécheresses, de lutter contre les pollutions marines des eaux du Gabon, et enfin d’éviter l’exploitation forestière.

L’analyse précise du territoire du Gabon permettra une meilleure protection de la biodiversité qui compte une riche faune sauvage, et la prise en compte des particularités des sols pour la mise en place des activités économiques. A titre d’illustration, le Docteur Moussavou souhaite prendre en compte les niveaux de Carbone des forêts, afin de déforester le moins possible les arbres qui absorbent le plus de carbone.

D’autres chercheurs surveillent les eaux du Golfe de Guinée, afin de s’assurer que les plateformes pétrolières ne dégagent pas des nappes de pollution, et de surveiller la pêche industrielle. Les autorités qui pourront avoir accès à ces informations seront d’autant plus efficace pour lutter contre la pêche illégale au Gabon, et pour gérer les stocks de poissons dans l’océan.

Toutefois, l’Afrique a conscience qu’il ne sert à rien de protéger la forêt, si le reste de l’immense territoire ne l’est pas lui-même. C’est la raison pour laquelle le Rwanda et la République démocratique du Congo sont en pleine collaboration afin connaître les possibilités qui leur sont offertes d’étendre l’accès des images des satellites aux pays intéressés. 

Un satellite en réponse à la nécessité d’accéder à internet en haut débit sur la totalité du territoire africain

A côté de ces défis environnementaux, l’Afrique a aussi des défis techniques. C’est la raison pour laquelle Eutelsat Communications (l’opérateur satellitaire européen) et Facebook ont annoncé le 5 octobre 2015 le lancement de leur collaboration sur un projet dont l’objectif est de permettre à davantage d’africain d’accéder à internet en haut débit par le biais d’un satellite.

Pour cela, un accord pluriannuel a été conclu avec la société Spacecom, permettant au satellite AMOS-6 de disposer d’une infrastructure multifaisceaux sans précédent qui couvrira une large partie de l’Afrique subsaharienne.

Ce satellite tout-électrique de nouvelle génération dont le lancement est prévu pour 2019, sera le premier à utiliser la nouvelle plateforme Spacebus Neo de Thales Alenia Space.

Pour pouvoir bénéficier du service internet, les particuliers et entreprises devront être équipés de paraboles d’environ 75 cm. Toutefois, pour faciliter l’accès à Internet aux usagers en Afrique situés parfois à l’écart des réseaux, un accès collectif sera mis à disposition grâce à des équipements tel que des hotspots, Wi-Fi, complément de réseaux de téléphonie mobile et solutions de connectivités rurale, conçu à des prix avantageux.

Les moyens de géolocalisation dans le monde

La question est celle de savoir si l’utilisation des données collectées par les satellites et autres moyens de géolocalisation ne porte pas atteinte au droit à la vie privée ?

« La géolocalisation est pire que Big Brother. Dans le toman de George Orwell, 1984, le système de contrôle dépendait d’une seule organisation dictatoriale : on savait à qui on avait affaire. Aujourd’hui, avec des milliers de systèmes de géolocalisation différents, il n’y a plus aucun contrôle et en plus, c’est irréversible. C’est d’autant plus effrayant que demain, les nanotechnologies permettront une miniaturisation elle que la géolocalisation sera totalement invisible. Comment fera-t-on pour dire stop ? »

C’est en ces mots que le Président de la Commission Nationale de l’informatique et des libertés a soulevé la problématique de la géolocalisation en 2011.

Qu’il s’agisse des robots ménagers, des téléphones intelligents, des drones, ou encore des voitures intelligentes, ces technologies permettent de collecter des informations sur leur propriétaire, et de se les communiquer entre eux.

Si ces appareils rendent des services indispensables, les informations qu’ils collectent sont susceptibles d’échapper au contrôle de leur propriétaire, de sorte qu’un tiers puisse en faire mauvais usage.

La question s’est posée à plusieurs reprises en droit social, lorsque des employeurs ont utilisés leur système de géolocalisation pour surveiller leurs salariés.

Face à ce potentiel danger de détournement des données, il est nécessaire de trouver un cadre juridique permettant au propriétaire de ces équipements de protéger ses données personnelles, de maitriser leur collecte ainsi que leur traitement.

Si ces questions sont partiellement réglées en France par les dispositions de la Commission Nationale de l’information et des libertés ainsi que celles du règlement européen sur la protection des données personnelles du 27 avril 2016, ce n’est pas encore le cas en Afrique.

L’auteur

Emilie ANTOCICCO

Les sources

« Le Nigéria lance le premier satellite construit par des africains » de Emeka Johnkingsley

« Des satellites pour sauver la forêt et surveiller les eaux du Gabon » de Jeune Afrique.

« Satellite multifaisceaux de nouvelle génération au service du haut débit en Afrique » de Eutelsat.

« Afrique : Eutelsat et Facebook annoncent un projet commun d’internet par satellite » de Jeune Afrique

« Quelle protection des données personnelles dans l’univers de la robotique ? » D’Edouard Geffray, Secrétaire général de la CNIL.

 

 

 

 

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