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La cryptomonnaie

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Publié le 01/31/2018
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Comment expliquer l’essor des monnaies virtuelles ?

Aujourd’hui le système bancaire est dépendant d’un stockage centralisé des données.  Mais, du fait de l’évolution des technologies et des systèmes de piratages, les systèmes de stockage centralisés sont de plus en plus vulnérables.

Des systèmes décentralisés se sont donc développés, et notamment les cryptomonnaie. Ces systèmes ne sont pas gérés par une seule institution, comme la Banque par exemple. La crypto-monnaie repose sur le système de blockchains qui permet de sécuriser des données en les stockant de façon décentralisée.

Pour prendre l’exemple du bitcoin, le principe est simple, l’échange de cette monnaie doit s’effectuer de particulier à particulier sans passer par un intermédiaire bancaire mais par un système peer to peer. Ce système décentralisé complexe rend le piratage plus difficile, car il doit impliquer les millions d’ordinateurs faisant partie du système décentralisé, et non un même système informatisé.

Quels sont les avantages de la cryptomonnaie ?

Le premier avantage de la cryptomonnaie, c’est sa capacité à limiter l’inflation. En effet, le processus bitcoin Mining crée 25 bitcoin toute les 10 minutes. La création de la monnaie est donc limitée. Au contraire, la monnaie traditionnelle peut être émise en forte quantité, comme par exemple lors de la République de Weimar, où l’Etat avait émis une trop grande quantité de monnaie, provoquant une énorme inflation. En effet, le mark de la République de Weimar en 1923 fut un cas typique d’hyperinflation. Afin de financer l’effort de guerre, la convertibilité du mark en or fut suspendue et la quantité de mark en circulation fut multipliée par quatre. Selon les économistes, le monde souffre aujourd’hui encore d’un excès de liquidité, notamment à cause de l’explosion de la masse monétaire aux Etats-Unis.

Un autre avantage est la rapidité de transfert de cryptomonnaies. En effet, un transfert de bitcoin d’un continent à un autre s’effectue en une dizaine de minutes, alors qu’un virement entre deux pays étrangers peut parfois mettre plusieurs jours, à cause des vérifications faites par la Banque pour lutter contre la fraude et la corruption. De plus, les couts de transfert sont également très faibles comparativement à une banque.

Qu’en est il de l’encadrement juridique de la cryptomonnaie ?

Plusieurs rapports établis par la banque de France ou l’Autorité Bancaire Européenne ont alerté sur l’utilisation des bitcoins.

La banque de France a d’ailleurs consacré, le 5 décembre 2013, un focus aux « dangers liés au développement des monnaies virtuelles : l’exemple du bitcoin ».

Il en ressort que par son caractère anonyme le bitcoin favorise le contournement des règles relatives à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

En effet, des experts critiquent l’opacité du fonctionnement des bitcoins qui n’ont ni banque ni autorité centrale. Le bitcoin est basé sur l’anonymat, de plus il ne laisse aucune trace et est donc susceptible d’être utilisé à des fins de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. De plus, ce type de monnaies est également très volatile, et dépend du nombre d’utilisateurs au moment du transfert. Enfin, il existe des risques relatifs au caractère purement virtuel de ces monnaies. En effet, les portefeuilles des individus étant stockés en ligne ou sur leurs ordinateurs, ils peuvent être piratés en l’absence de toute protection informatique.

La crypto-monnaie ne fait pas l’objet d’un encadrement légal élaboré. Certains pays ont décidé de légaliser le bitcoin tel que le Japon ou la Russie alors que d’autres l’ont tout simplement interdit. Les autorités exercent alors leur pouvoir sur les plateformes de conversion.

L’ACPR a pris position, le 29 janvier 2014 : « Dans le cadre d’une opération d’achat/vente de bitcoins contre une monnaie ayant cours légal, l’activité d’intermédiation consistant à recevoir des fonds de l’acheteur de bitcoins pour les transférer au vendeur de bitcoins relève de la fourniture de services de paiement », de sorte qu’« exercer cette activité à titre habituel en France implique de disposer d’un agrément de prestataire de services de paiement (établissement de crédit, établissement de monnaie électronique ou établissement de paiement) délivré par l’ACPR » (Position n° 2014-P-01 relative aux opérations sur bitcoins en France. Adde, Revue ACPR n° 16, janv.-févr. 2014, p. 4).

Cet agrément impliquerait également la surveillance par la Banque de France de la sécurité opérationnelle des plateformes dans le but de limiter les fraudes lors des opérations d’achat/vente de Bitcoins.

En Afrique, les monnaies virtuelles ne cessent de se développer et de se sécuriser. En effet, le eDinar, première monnaie virtuelle tunisienne a fêté ses 17 ans cette année et fonctionne grâce à la technologie des blockchains. Cela a encouragé la création de plusieurs autres plateformes de transfert de monnaies virtuelles, utilisées notamment par la Poste Nationale en Tunisie. L’impact est tel que la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest réfléchit à se lancer dans ce domaine. Cependant, actuellement, la réglementation des cryptomonnaies est très faible et ne se développera qu’avec l’essor de la monnaie virtuelle sur tout le continent africain.

Pour conclure, la crypto-monnaie n’a pas fait l’objet de régulations juridiques importantes. Son utilisation croissante reste également marginale. La cryptomonnaie sera-t-elle l’innovation du XXIème siècle ? La question reste ouverte. 

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