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RSE et crise sanitaire

Publié le 03/26/2020
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Dans un contexte de crise sanitaire mondiale, d’état d’urgence décrété, l’heure est à la prééminence de l’intérêt commun. La crise du coronavirus dit « Covid-19 » s’est doublée d’une crise des entreprises, dans laquelle la pérennité et la stabilité des activités économiques se trouvent de plus en plus menacées. Toutefois, face au virus qui se propage, d’autres préoccupations sociales se répandent à la lueur d’une épidémie qui touche l’ensemble de la population. Ainsi, la crise sanitaire rencontre un concept économique, qui procure des actions bénéfiques pour la communauté : la Responsabilité Sociétale des Entreprises.

La RSE est définie par la Commission européenne comme un concept qui désigne « l’intégration volontaire, par les entreprises, des préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes » (Livre vert, COM 2001/366). D’ailleurs, certains auteurs disent même que le début de la RSE s’est effectué par les actions philanthropiques de deux hommes aux États-Unis, qui distribuèrent des millions de dollars à des fins sociales. La RSE est avant tout basée par la solidarité et l’intérêt commun, plus largement de la communauté.

Dans cette crise, nous assistons à la mise en avant de l’intérêt commun, plus que l’intérêt individuel. Dès lors, plusieurs mesures exceptionnelles ont été mises en place depuis quelques jours, la fermeture des établissements scolaires, des lieux publics, les mesures de confinement, et tout particulièrement, la responsabilisation de tous, de chaque citoyen au sein de la société. Cette responsabilisation s’entreprend également à l’égard des entreprises touchées par la pandémie.

Comment respecter les obligations règlementaires pour assurer la santé et la sécurité de ses salariés ? Comment réorganiser le temps de travail et gérer les absences des uns et des autres, tout en respectant les obligations relatives susvisées ? Par quels moyens les entreprises se raniment pour entreprendre une démarche volontariste RSE dans ce contexte de crise ? Telles sont les interrogations soulevées par l’apparition du virus qui sont au cœur de la crise actuelle impactant fortement les entreprises. La RSE trouve ainsi un terreau fertile dans la crise sanitaire afin de déployer toutes les actions – positives – que les entreprises peuvent effectuer.

Le pendant social de la RSE, illustré tout particulièrement au niveau de la relation de travail, est l’une des préoccupations majeures. L’employeur doit en effet prendre toutes les mesures nécessaires afin d’assurer la santé ainsi que la sécurité, mentale et physique, de l’ensemble de ses salariés. D’ailleurs, le Code du travail précise que l’employeur doit prendre les mesures nécessaires afin d’assurer la sécurité et protéger la santé physique et morale des travailleurs, tout en veillant « à l’adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à l’amélioration des situations existantes ».

Dans cette crise, les entreprises font face à un antagonisme : assurer la stabilité de leurs activités et la protection des salariés. Au regard de la règlementation du télétravail, ce mode illustre une nouvelle organisation du temps de travail qui permet aux salariés de travailler depuis leur domicile.

Le télétravail recherche ainsi un équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée. Le stress au travail devenant une préoccupation de plus en plus prépondérante par les entreprises, celles-ci ont généralisé ce mode de travail dans l’objectif du bien-être de leurs salariés. D’ailleurs, la loi du 22 mars 2012 – articles L. 1222-9 à L. 1222-11 du Code du travail – a consacré cette forme de travail, devant être volontaire, contractualisée et réversible. Dans le cadre de cette politique RSE, nombres de personnes sont à présent en télétravail.

Outre l’aspect social, la crise a fait prendre conscience aux gérants et entreprises que certaines de leurs actions actuelles pourraient être bénéfiques à l’intérêt commun, et participeraient donc à une certaine responsabilisation de leur part. En effet, nous assistons de jour en jour à de multiples démarches volontaires des entreprises. Tandis que certaines entreprises passent de cuves destinées au parfum, à la production de gels hydro alcooliques, d’autres envisagent de passer de la construction d’automobiles, à la production d’appareils de ventilation artificielle en cas de pénurie due à l’épidémie. C’est ce qu’ont annoncé les entreprises General Motors, Ford ou encore Elon Musk, fondateur de Tesla et de SpaceX.

Toutes ces démarches RSE sont ainsi à la fois des contributions hautement positives pour la communauté dans ce contexte de crise, mais également permettent d’avoir un retentissement favorable pour les entreprises : amélioration de la réputation, augmentation de l’image de la marque vis-à-vis des concurrents, gain de confiance…

Dès lors, l’apparition de démarches volontaires à tous les niveaux par les entreprises, dans ce contexte de crise, commande d’aller au-delà d’un simple constat. Peut-être assistons-nous à un épanouissement et une ferveur des entreprises envers la RSE ?

 

Par Ambre FAYARD

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