C’est le 18 août 2008 que le nom de domaine www.bitcoin.org est réservé anonymement, mais ce n’est que le 31 octobre que le site voit apparaître son premier contenu : « Le livre-blanc du Bitcoin ».
La naissance du bitcoin
Véritable acte de naissance du Bitcoin, un certain Satoshi Nakamoto informe le cercle de cypherpunks[1], dont il fait partie, de son travail sur une monnaie entièrement décentralisée en peer-to-peer sans tiers de confiance. Le terme « blockchain » n’existe pas encore, Satoshi parle lui de « serveur d’horodatage ». C’est finalement Hal Finney qui évoquera, pour la première fois, la fameuse chaîne de blocs. Le premier bloc de la chaîne n’a été créé que le 3 janvier 2009, dans lequel est inscrit un titre du journal The Times « Le chancelier est sur le point de renflouer les banques pour la seconde fois ».
Les 50 premiers bitcoins n’ont jamais été transférés et seul Satoshi dispose de la clé cryptographique permettant de le faire. Le 1er échange de bitcoins aura lieu quelques jours plus tard entre Satoshi et Hal, mais la valorisation de cette monnaie n’arrivera que bien plus tard dans l’année grâce à l’estimation du coût de production, dont la puissance de calcul nécessaire n’était pas aussi importante qu’aujourd’hui.
Bien que la volonté première de Satoshi était de créer une monnaie, les détenteurs de bitcoins n’utilisaient pas cette innovation pour payer des biens réels. Ce n’est qu’en mai 2010, suite à un message sur un forum, que le premier paiement en bitcoins aura lieu pour sans doute le repas le plus cher de l’histoire : 2 pizzas contre 10.000 bitcoins (soit 63.900.000 $ aujourd’hui).
De nature discrète, Satoshi Nakamoto, n’ayant jamais dévoilé sa véritable identité, disparaît complètement le 12 décembre 2010 en se retirant officiellement du projet Bitcoin. Deux mois plus tard, le bitcoin égale pour la 1ère fois le seuil d’un dollar et WikiLeaks en profite d’ailleurs, les mois suivants, pour contourner les sanctions de l’ONU en acceptant les dons en bitcoin.
Le bitcoin aujourd’hui
Aujourd’hui pourtant, le bitcoin n’a pas forcement bonne réputation concernant sa finalité, cela est en grande partie dû à l’utilisation de celui-ci sur un site permettant de se procurer des produits illégaux sur le darknet. Outre cela, la faillite de la plateforme d’échange MtGox, suite au piratage de 650.000 bitcoins, quelques mois plus tard n’arrange pas les choses pour la réputation de la reine des cryptomonnaies.
Ces différents évènements entraînent la création de la Bitlicense[2] à New-York, où sont installées la plupart des plateformes d’échanges, mais dont les conditions d’obtention sont largement décriées. Face à ces conditions jugées drastiques, les plateformes d’échanges de crypto-actifs décidèrent de se tourner vers d’autres cieux et seule Coinbase décidera de se conformer aux exigences de la Bitlicense qu’elle obtiendra en 2017.
Un grand débat sur la taille des blocs du protocole Bitcoin conduira à l’avènement de Bitcoin Cash, un hard fork de Bitcoin, en août 2017, afin de générer plus de transactions et pallier ainsi la « lenteur » du Bitcoin. Le cours du Bitcoin s’envolant de manière exponentielle durant l’année 2017, jusqu’à atteindre son record historique de 19.891 dollars, pousse les financiers à établir des contrats à terme sur le Bitcoin permettant ainsi d’adosser la mère des cryptos à des matières premières mais également de parier contre elle.
Souvent assimilé à une bulle spéculative prête à éclater à tout moment, le cours du Bitcoin chute depuis le 1er semestre 2018 tout en conservant un cours actuel supérieur à 6.000 $ et se stabilisant peu à peu.
Outre le bitcoin, le véritable phénomène sous-jacent de cette (r)évolution reste la Blockchain permettant d’envisager de nombreuses perspectives intéressantes dans un ensemble de domaines et dont la mise œuvre est en route.
[1] Cypherpunks : Groupe de personnes utilisant la cryptographie pour protéger leur vie privée.
[2] Bitlicense : Autorisation délivrée par les autorités New-Yorkaises permettant la mise en place de plateforme d’échange de crypto-actifs